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L'archéologie
aérienne est réellement née en Syrie, vers 1925,
avec les travaux d'un militaire français, jésuite, le Révérend
Père Antoine Poidebard. Cet observateur aérien avait remarqué
que, dans le désert, au soleil couchant, les longues ombres portées
de reliefs infimes de la surface du sol révélaient parfois
des structures géométriques, qui s'avérèrent
d'origine archéologique ! |
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Le R.P. Poidebard. © Université
Saint Joseph, Beyrouth, Liban.
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Définition de l'archéologie aérienne.
L'
image spectaculaire d'un camp néolithique charentais est
particulièrement représentative des possibilités de l'archéologie
aérienne. De quoi d'agit-il ? En raccourci : c'est l'image de traces
résultantes de l'action des hommes, de leurs travaux depuis des
millénaires, de la végétation, de la climatologie, d'un avion présent
au bon moment et de la photographie aérienne!
Dans ces techniques, on utilise l'avion
pour le recul qu'il apporte, car au sol, ces traces ne représentent
que des taches inorganisées, plus vertes dans les céréales
jaunissantes. Il faut s'élever pour en percevoir l'ordonnancement
géométrique, caractéristique d'une activité humaine.
Elles apparaissent en effet ici, sur
un éperon dominant la Charente, à l'aplomb de grands fossés
creusés par les hommes, dans le banc calcaire, pour constituer une zone
défensive. Ces fossés, dont le remplissage humique naturel au
cours des siècles et même des millénaires, est plus rétenteur
d'humidité que la roche environnante, retardant ainsi le jaunissement
des céréales.
La photographie permet de témoigner
durablement de traces éminemment fugitives, de quelques heures à
quelques jours, validant ainsi les documents de déclaration officielle
de découverte auprès des instances qualifiées...
Et ailleurs ? Cette discipline dispose de moyens à faire rêver les amateurs français ! L'Angleterre, avec J-K Saint-Joseph et le Department of survey de la Cambridge University, son avion et ses équipages. En Italie, F. Castagnoli, A. Adamesteanu, le général Schmiedt, avec l'Aeronautica militare et l'Aerofototeca ont des résultats spectaculaires cependant qu'en Allemagne, un informaticien américain, Irvin Scollar déployait tous les moyens techniques et financiers du Landsmuseum de Bonn. Il poussa très loin le traitement d'image ainsi que le redressement de perspective avec son programme "Air-Photo". Une journée de fonctionnement de l'un de ces organismes correspond en gros au budget annuel d'un prospecteur aérien privé français...
Dans l'immédiate après guerre, en France, aucune structure n'était organisée pour le fonctionnement de l'archéologie aérienne et chacun finançait ses prospections... A partir des années 70 les Directions Régionales des Antiquités, précédant les Services Régionaux de l'Archéologie, commencent à accorder des autorisations de prospections aériennes ainsi que de maigres remboursements de frais aux prospecteurs. Mais nous sommes bien loin des budgets de fonctionnement de pays voisins Parmi les pionniers, citons Roger Chevallier, Bernard Edeine, P. Parruzot, Bret etc Il faudra attendre l'approche des années 60 pour que surgissent spontanément de nouveaux prospecteurs régionaux.
Les conditions météorologiques très exceptionnelles de l'année 1976 (la grande sécheresse...) ont provoque une multitude de vocations de "prospecteurs aériens". C'était si facile cette année-là! L'année suivante, 1977, assez peu favorable, est venue tempérer beaucoup d'ardeurs, et seuls ont continué les obstinés, les courageux ! Leur liste est maintenant longue et nous ne citerons que notre propre région, avec le Colonel L-M Champême, pilote, ancien instructeur de l'Armée de l'Air, MM Christian Richard et Alain Ollivier. M. Henri Delétang a publié en 1999 un intéressant panorama de "L'Archéologie Aérienne en France". Pourquoi les travaux humains laissent-ils des traces... Au cours d'une promenade en avion, il arrive parfois que l'on distingue des traces curieuses dans les céréales de Juin : des lignes, des cercles ou des carrés, plus clairs ou plus foncés que le reste de la culture. Sans le savoir, on vient peut-être de découvrir des indices archéologiques ! Mais quelle est l'origine de ces traces ? Dès que l'homme a creusé le sol ou apporté des matériaux, il en a détruit l'homogénéité naturelle qui s'était progressivement constituée au cours des millénaires précédents. Un fossé se sera naturellement comblé d'un remplissage à base d'humus cependant que des fondations enfouies donneront un sol plus pierreux, plus calcaire. Ces emplacements auront des capacités de rétention d'eau bien différentes de celles de leur environnement. Et c'est là que réside le secret de l'origine des fameuses traces... Sur l'ancien fossé, les végétaux, les céréales pousseront mieux, surtout en période de sécheresse. Plus verts et plus hauts, ils jauniront plus tardivement et pourront verser plus facilement. A l'inverse, au-dessus de fondations enfouies, même profondément, les céréales seront plus fines, plus basses et jauniront plus précocement. L'hiver, surtout après un coup de vent asséchant les terres, des remontée d'eau capillaires dessineront en sombre le tracé des fossés enfouis. C'est
ainsi qu'à certaines époques, du sol on pourra voir se dessiner
des lignes confuses dans les champs, mais la perception de l'ensemble
de ces anomalies est très difficile.. C'est là qu'intervient
l'avion : par le recul qu'il apporte, par ses facilités de positionnement
autour du site, il permet de mieux percevoir l'ordonnancement géométrique
des traces observées. Les principaux indices très révélateurs sont :
Relations entre les formes et l'évaluation de la datation chronologique.
Un
avion, un pilote, (mais c'est tellement mieux de piloter soi-même...),
un jeu de cartes géographiques, un appareil photo avec un zoom et des cartes
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