La grande lieue gauloise. J. Dassié. Page 3.
LA GRANDE LIEUE GAULOISE Approche méthodologique de la métrique des voies. Avant-propos L'étude des voies gallo-romaines nécessite la mesure des distances entre cités et la détermination des unités utilisées. L'universalité du mille romain est complétée par une valeur spécifique en Gaule, la lieue. Le rapport officiel entre ces grandeurs est décrit par les textes : deux lieues valent trois milles. Telle est la doctrine prévalant dans la majorité des ouvrages consacrés à ce sujet. La localisation des stations intermédiaires, à partir des tables et itinéraires, implique beaucoup de mesures cartographiques, et c'est là qu'une constatation surprenante s'impose : les conversions ne cadrent pas avec la réalité géographique. D'autres méthodes donnent de longues séries de lieues sensiblement plus grandes que la valeur communément admise. C'est au cours de nos travaux de localisation de sites découverts par archéologie aérienne en Poitou-Charentes que ces divergences sont devenues totalement évidentes. Fig. 1. Deux grands itinéraires d'Aquitaine. Cette différence de longueur (10% environ) est trop importante pour être due à des erreurs et le nombre élevé de mesures, associé à des sources différentes, exclut tout risque d'accident isolé. Il existe formellement, sur certains itinéraires d'Aquitaine (région étudiée), une métrique basée sur une lieue purement indigène, très probablement antérieure à la conquête : la grande lieue gauloise. Ce n'est pas une découverte nouvelle, d'autres l'ont constaté avant nous, mais leur opinion n'a jamais été retenue et les grands traités de référence n'en font pas mention. Nous présentons des témoignages de l'omniprésence de cette lieue indigène sur les itinéraires étudiés, souhaitant contribuer, par une approche différente, à la reconnaissance de cette unité fondamentale.
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