METRIQUE DES VOIES ANTIQUES
La méthode de choix consiste a utiliser un récepteur de satellites G.P.S. qui, grâce à son calculateur intégré et à sa fonction "odomètre", enregistrera automatiquement tous nos déplacements, avec un point de localisation par seconde, et fournira la distance totale parcourue depuis son initialisation au départ. Un matériel portable, absolument courant, complet, en ordre de marche, pèse une demie livre, a le volume d'un téléphone mobile, coûte moins de 250 € et fournit pendant 36 heures; avec un seul jeu de piles, des informations avec la surprenante précision d'une vingtaine de mètres !
Voici un extrait de la liste des points automatiquement enregistrés par un récepteur G.P.S. avec sa fonction "odomètre". Relevé au cours de la présentation de la voie Guimps-Pons, en Charente Maritime, à un groupe archéologique. Nous étions une quinzaine de voitures à suivre les chemins de culture recouvrant la voie. Les informations disponibles après connexion à un ordinateur, sont les suivantes : latitude et longitude. Précision d'enregistrement de ± 1/1000 de minute d'arc, soit en gros 2 mètres. La date, jour, mois, année. Le temps, en heures, minutes et secondes, avec un point toutes les 20 secondes environ.
45.47741,-0.29452,-10000000,03/09/00,08:42:44
45.47784,-0.29586,-10000000,03/09/00,08:43:02
45.47798,-0.29808,-10000000,03/09/00,08:43:19
45.47802,-0.29917,-10000000,03/09/00,08:43:27
45.47872,-0.30192,-10000000,03/09/00,08:43:49
45.47949,-0.30456,-10000000,03/09/00,08:44:07
45.47982,-0.30595,-10000000,03/09/00,08:44:16
45.48060,-0.30870,-10000000,03/09/00,08:44:37
45.48154,-0.31205,-10000000,03/09/00,08:45:01
45.48274,-0.31633,-10000000,03/09/00,08:45:28
45.48369,-0.31967,-10000000,03/09/00,08:45:50
45.48377,-0.31993,-10000000,03/09/00,08:45:57
45.48381,-0.32024,-10000000,03/09/00,08:46:19
45.48458,-0.32336,-10000000,03/09/00,08:47:14
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Neuillac CM. La voie Pons-Guimps. La trace rouge pointillée, longeant la D 148 représente le tracé automatique du relevé d'un GPS couplé à un ordinateur, effectué en voiture sur cette voie, au travers des routes et chemins de culture. Avec l'aide d'un logiciel de cartographie adapté, la précision de restitution est absolument parfaite, dans le temps et dans l'espace. |
Nous généralisons dans nos travaux l'utilisation de tableaux comparatifs d'une structure bien déterminée. Cette méthode de représentation peut sembler simpliste. Elle présente pourtant l'énorme avantage de rapprocher les valeurs à comparer, permettant au premier coup d'œil d'évaluer les possibilités de concordance ou de discordance. C'est un outil qui s'est avéré d'un usage précieux.
Exemples d'applications
Table de Peutinger : tracé de Tolosa à Bibona Voir les extraits de cartes de Peutinger précédents.
Le tableau permet de constater que le segment Cosa-Bibona répond à une métrique de lieues romanisées incontestable. Proposons les hypothèses suivantes :
1° Le nombre XXIIII (Vienne) ou XXI (Antwerp) qui suit Cosa XX, n'appartient pas à cette ligne (erreur de copiste) et doit être considéré comme appartenant à la ligne supérieure et relatif à Diolindum. Ce point sera démontré dans le tableau Aginnum-Bibona. On remarquera également qu'il n'y a pas le décrochement caractéristique d'un point remarquable sous le mot fines.
2° La somme des distances indiquées XXVIII + VII + XX = LV Lr, soit en tenant compte des trois arrondis de +/- 0,5 lieue, une plage d'incertitude de distance allant de : 118,9 à 125,5 km incompatible avec les distances curvimétriques.
Distance
réelle de Tolosa à Bibona.
Il convient de déterminer le point de départ effectif de la voie.
Pour Toulouse, dont l'agglomération antique fait environ 600 m de diamètre,
d'après un plan de Mme Quitterie Cazes (1998), nous situerons la porte
de la ville à "La Porterie", à environ 300 m, au nord du Capitole.
Pour l'arrivée à Cahors, nous retiendrons le bord sud du gué
ou du pont sur le Lot. Dans ces conditions, la mesure curvimétrique,
sur carte IGN au 1/100000, pour une voie traversant Montauban, passant par Albias
(le Cosa, à Cos d'Aveyron), Caussade (toponyme évident)
et Montpezat, donne, après application d'un facteur de correction de
lissage cartographique, une distance totale de 105 km. Une vérification
complémentaire sur la carte de Cassini ne montre pas d'autres itinéraires
possibles.
Le
Fines correspond généralement à un point
remarquable. Quoi de plus remarquable sur ce trajet que le passage du Tarn,
frontière naturelle ? La voie suivant la rive gauche, il convient de
faire une hypothèse sur le point de traversée : nous ralliant
à l'étude de Labrousse , nous essayons Bressols,
à la Tour de Bérot. Ceci permet de définir les distances
Tolosa-Fines et Fines-Cosa. Le résultat
Tolosa-Fines ne concorde avec aucune des valeurs proposées
: la plage en Mp est trop courte. Doutons du XXVIII et essayons XXVIIII.
Là, tout concorde et toujours en accord avec Labrousse, nous constatons
que Tolosa-Fines est bien en Mp et que dès que nous passons en Aquitaine,
c'est la lieue romanisée Lr qui est de mise.
Il y a parfaite cohérence entre ces distances et dans ces conditions, l'inscription fines VII est totalement localisée.
Tableau Tolosa-Lactora-Aginnum)
Le tracé n'est pas entièrement attesté. En tenant compte des travaux existants nous basons le cheminement sur Toulouse - Montaigut-sur-Save - Cadours - Sarrant - Saint-Clar - Lectoure - Agen.
Plage de distances possibles.
Tolosa
- Lactora Conversions distances indiquées sur la T. de P. = 77,7
à 82,2 km.
Toulouse - Lectoure Distance
curvimétrique = 80,9 km.
Comme 77,7 km < 80,9 km < 82,2 km , on peut conclure que : Lactora, par Sarrant et Saint-Clar correspond bien aux distances indiquées par la T. de P. Le point de rencontre des deux distances se situe là où la voie coupe la limite départementale, près du Jonau (ruisseau), à l'extrémité de la pointe Nord-Ouest du département de la Haute -Garonne. Sarrant se trouve à 3,2 km à l'Ouest, et un point remarquable, situé à 3 km au Nord-Ouest, est constitué par la limite départementale triple, entre le Gers, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne. Il serait intéressant de vérifier si cette zone ne sert pas également de triple limite diocésaine et ne constituerait pas la survivance d'un fines. On notera que TdP ne montre pas de décrochement au niveau de Sar.....ali, tout au plus une très légère inflexion. Velsero, lui, trace carrément une ligne droite directement de Tolosa à Lactora.
Tableau Aginnum-Diolindum-Bibona :
Manifestement, deux valeurs , celle du nombre de lieues entre Aginnum et Excisum, puis Diolindum et Bibona sont complètement inexploitables puisque aucune concordance n'est trouvée. Hypothèse : une erreur de copiste ayant placé un I de trop et omis un X, ce qui donne le tableau corrigé.
Nota. Comme itinéraire Agen-Villeneuve-sur-Lot, nous avons retenu : Agen (coteau de l'Hermitage)-Artigues-La Croix Blanche--Pièce Rouge-Eysses (1km au N-E du centre ville de Villeneuve-sur-Lot).
Itinéraire entre Aginnum et Bibona.
Nous considérons cet itinéraire comme très étrange : comment expliquer cet immense détour (162 km) , alors que les trajets par Fumel et la vallée du Lot (97 km) ou plus direct encore, par Tournon-d'Agenais (80 km) sont moitié plus courts.
L'Itinéraire d'Antonin ne mentionne pas ce trajet. Dans l'itinéraire
Burdigala-Argantomago, d'une métrique de 2222 m, il utilise seulement
le segment Aginnum-Excisum, avant de traverser la Dordogne à Bergerac,
(Trajectus) en direction de Périgueux (Vesonna). Excisum-Diolindum-Bibona
n'appartiennent pas à cet itinéraire et ne sont donc pas soumis
à l'apparente unité de métrique des grandes voies. Rien
ne s'oppose à ce que ces segments soient en lieues gauloises.
L'examen de ce tableau laisse un peu perplexe : comment arriver à reconstituer des informations cohérentes à partir de données aussi fragmentaires...
L' Itinéraire d'Antonin ne nous sera d'aucun secours puisqu'il ne mentionne pas ce tracé.
Sur les deux éditions de TdP, un X parait mal positionné, juste avant Serione. Remontons-le à la ligne supérieure, avant Varatedo. Ceci permet de remplir la première colonne et d'estimer que la lieue romanisée serait peut-être l'unité en vigueur.
Pour Varatedo - Corterate, l'édition de Vienne semble indiquer XIX (d'une façon très inhabituelle dans ce document qui écrit toujours XVIIII). Il convient de douter de la validité de ce chiffre. Partant de la distance curvimétrique (24 km) convertie en Lr, nous obtenons XI, ce qui parait bien plus plausible.Procédons de même pour le segment Corterate - Calembrio, nous obtenons XXIII Lr.
Pour le dernier segment Calembrio - Vesonna, remarquons qu'en l'absence de tous chiffres, le dernier signe qui suit le mot Ca....o. sur le segment précédent, est un X, peut être mal placé. Retenons le pour essais.
Nous pouvons maintenant remplir chaque colonne avec les plages d'incertitude de distances dues aux arrondis.
Table de Peutinger. De Burdigala à Vesonna, avec correction des indications.
Les concordance en faveur de Lr permettent d'estimer que tout cet itinéraire est bien soumis à la même unité de métrique. Toutes les localisations sont convenables et concordent avec la réalité géographique. Nous avons volontairement un peu détaillé nos hypothèses dans cet exemple. Cette méthode a été créée pour la recherche et la localisation de stations décrites dans les Tables et Itinéraires. Les résultats sont souvent excellents et nous continuons nos recherches en ce sens. Mais beaucoup de nos auditeurs ou lecteurs se montrent surpris par la quantité de corrections à apporter ! Cette quantité est rigoureusement proportionnelle à la quantité d'erreurs du document. Et comme ces documents sont le plus souvent issus de nombreuses recopies successives... De plus, il est facile d'imaginer l'état d'esprit d'un clerc ne faisant que cela toute la journée, tous les jours. Maintenir une attention soutenue dans de telles conditions semble difficilement possible... On en voit ici le résultat.
Cette voie bien marquée est aussi appelées "Chemin Boisné " (ou borné) . Elle figure sur la Table de Peutinger, sur les deux éditions.
Si la distance "Medilano-Condate" ne paraît pas ambiguë, il n'en est pas de même pour "Sarrum" dont le chiffre XX pourrait être relatif à "Condate-Sarrum" aussi bien qu'à "Sarrum-Vesonna". Nous devrons envisager les deux hypothèses. Précisons ces données sur un tableau.
1° Détermination de la métrique de la voie.
"Condate" peut être localisé à Merpins, au lieudit "l'Anglade", au franchissement du Né et de la limite départementale entre la Charente Maritime et la Charente. Distance curvimétrique depuis le pied de l'oppidum de Saintes = 25,0 km qui vérifie bien, pour une lieue gauloise de 2,44 km , l'indication X de TdP.
2° Première hypothèse : le chiffre XX est bien relatif au segment Condate-Sarrum.
La distance totale de Saintes à Périgueux, par ce tracé, est d'environ 130,5 km, soit LIII Lg. Dans ces conditions, le segment Sarrum-Vesonna ferait LIII - (X + XX) = XXIII Lg et permet de construire le tableau suivant :
Sarrum se situerait entre le croisement D22/D674 et le droit du village de Charmant. Dans le cas de la seconde hypothèse, il suffit de permuter les colonnes encadrant Sarrum. La localisation serait alors comprise entre Villebois-Lavalette et Ronsenac.
Conclusion. La position de Sarrum reste indéterminée, mais sa localisation probable, quelle que soit l'hypothèse retenue, peut être circonscrite à un cercle de 6 km de rayon, centré sur le château de La Mercerie, commune de Magnac-Lavalette-Villars.
Itinéraire d'Antonin : de Burdigala à Argentomago
Tableau des indications de l'Itinéraire d'Antonin.
On ne peut que rester rêveur devant une telle profusion de discordances... On remarque la petite probabilité d'un module de distance de 2222 m (lieue romanisée) puisque une concordance a résisté à ce séisme et qu'il n'en existe aucune autre pour d'autres valeurs de lieues. En généralisant cette valeur, nous devrions pouvoir déterminer des rayons curvimétriques dont les intersections se produiraient en un lieu identifiable, pour les points discordants. Or, ce n'est pas le cas et nous avons la certitude qu'aucune valeur ne convient. C'est donc l'Itinéraire lui-même qui présente un nombre élevé d'erreurs ! Chaque point devra être traité séparément pour tenter de formuler une proposition satisfaisante.
Analyse des discordances.
1° Sirione-Ussubium
La mesure de la distance curvimétrique entre Cérons et Mas d'Agenais, en passant par Langon, Castets-en-Dorthe, Camelarge (toponyme) et Meilhan-sur-Garonne (top.), par le cheminement rive gauche, donne 56 Km. Cette distance est plus grande que la conversion des indications dans les trois unités usuelles. Recherchons à combien de lieues romanisées (Lr=2222m) correspondraient 56 Km. 56 / 2,222 = 25,2 Lr, soit en arrondissant XXV Lr. Origine de cette anomalie : un chiffre manquant. Cette cause d'erreur fait partie de celles les plus fréquemment recensées dans les œuvres des copistes de ces documents : le XXV a été transformé en XV.
2° Ussubium-Aginum, par Fines.
Comme la position du Fines n'est pas connue avec certitude, nous allons d'abord traiter Ussubium-Aginnum comme un seul et même segment. Le tableau montre que sa distance est inférieure à toutes les sommes de valeurs converties. En particulier, la distance Ussubium-Fines (24 x 2.222 = 53,3 km) est plus grande que la distance Ussubium-Aginnum (47,6 Km)... ! Erreur certaine dans les inscriptions !
Nous aborderons le problème par l'autre côté, en supposant que la valeur indiquée pour Fines-Aginnum est correcte. Portons sur carte convenable un rayon curvimétrique d'une longueur de 15 x 2,222 = 33,3 Km : l'arc de cercle passe par Damazan. Mesurons la distance Damazan, Mas d'Agenais, par Calonges (top.), nous obtenons 15 Km, soit VII Lr. Damazan, porte des marais landais, est le seul point remarquable entre Agen et Mas d'Agenais. Il s'agit très probablement du Fines recherché.
3° Aginnum-Excisum
Segments non-concordants, la distance curvimétrique est légèrement plus courte que la valeur donnée par Lr. Nous pouvons supposer ici une erreur portant sur le nombre d'unités de lieues. Enlevons une unité : C'était bien cela et ce segment entre dans la concordance.
4° Excisum-Vesunna, par Trajectus
Nous nous retrouvons dans le cas du Fines précédent, avec un point mal déterminé. Comme la position du Fines n'est pas connue avec certitude, nous allons traiter Excisum-Vesunna comme un seul et même segment. Le tableau montre que sa longueur ne correspond pas à celles des autres valeurs converties. En particulier, la distance Excisum-Trajectus (21 x 2.222 = 46,7 km) ne paraît pas aboutir à un point caractéristique. Essayons également l'autre côté : Vesonna-Trajectus (18 x 2.222 = 40 km) ne donne rien de déterminant. Il y a erreur probable dans les deux inscriptions, et là, nous ne savons pas corriger par le calcul. Par contre, nous avons toutes raisons de supposer que le Fines se situe à une importante frontière naturelle, très remarquable : la Dordogne. Le nom de Bergerac est évoqué pour ce Fines. Nous remarquons simplement que : Excisum-Diolindum-Vesonna fournirait un tracé plus court.
Nous obtenons
: Villeneuve-sur-Lot - Bergerac = 56,2 km (curvi) = XXV Lr
et Bergerac - Périgueux = 46,9 km = XXI Lr
Les erreurs du copiste
deviennent évidentes : XXI redevient XXV et XVIII redevient XXI.
Remarque. Bien écrire les chiffres romains selon le mode du texte considéré, afin de bien percevoir l'origine de l'erreur. Exemple : XVIIII et XIX ne présentent pas la même raison évidente d'erreur de recopie. Dans XVIIII, la confusion sur le nombre de I devient fortement probable !
5° Vesunna-Fines-Augustoritum
Comme la position du Fines est mal connue, traitons d'abord Vesunna-Augustoritum comme un seul et même segment. Le tableau montre que sa distance ne correspond à aucune des valeurs converties, donc présence d'erreurs. Pour la première partie Vesunna-Fines XXI, la TdP indique XIIII. Avec cette distance, on aboutit à Thiviers (qui pourrait bien être ce Fines). Essayons la vérification de l'autre segment Fines-Augustoritum. La distance de Thiviers à Limoges, par le D 67, le D 20 et St Martin-le-Vieux (top.) est de 61,5 km, soit 61,5 / 2,222 = XXVIII Lr. Ceci valide Thiviers comme Fines. Notons un dédoublement possible du tracé entre "La Coquille" et "Aixe s/ Vienne" (par Châlus), mais en raison des différences de sinuosité, la longueur des deux parcours est pratiquement identique.
6° Augustoritum-Argantomago
Aucune concordance n'est trouvée sur ce segment. L'erreur étant de l'ordre du simple au double, il faut encore et toujours soupçonner une erreur de copiste ! la distance curvimétrique (difficile à mesurer dans cette région bien tourmentée) est de 92 km, par Ambazac et La Souterraine, soit XLI Lr.
Cette inscription en chiffres romains explique l'erreur de copie en XXI : le L, assez rare dans l'Itinéraire, a été confondu avec un X, coutumier dans chaque nombre ! Cette nouvelle valeur permet de retrouver des chiffres cohérents et conclue l'analyse de cet Itinéraire.
Itinéraire d'Antonin
: de Burdigala à Argantomago, tableau corrigé
Avec le tableau corrigé, tout est rentré dans l'ordre et l'on peut affirmer maintenant que l'unité utilisée sur cet itinéraire est bien la lieue romanisée de 2,222 km et que nous avons une bonne connaissance de la position des points intermédiaires. Ce qui permet de vérifier Damazan comme Fines entre Mas d'Agenais et Agen et Thiviers comme Fines entre Périgueux et Limoges.
Dans cette série, nous ne pouvions pas ne pas traiter du mythique "Sermanicomago" dont la position est assez fluctuante en fonction des auteurs. Que savons nous ? La source est la TdP dont voici un extrait (Carte de Velsero).
Les différentes éditions diffèrent entre elles et celle de Vienne indique "Sermanicomago XII" alors que celle d'Anvers affiche "Sermanicomago XIII". Rassemblons les informations disponibles dans un tableau :
Les premières concordances indiquent une métrique de 2440 m environ. Cette métrique est probablement homogène tout au long du segment. A ce stade il convient d'émettre une hypothèse sur l'identité moderne de Sermanicomago. Les deux propositions les plus fréquentes sont "La Terne" et "Les Bouchauds" à Saint-Cybardeaux, tous deux en Charente. Nous allons traiter le cas de "La Terne".
Dans ces conditions le nombre de XII ou XIII Lg ne peut absolument pas convenir puisqu'il donne une distance Sermanicomago-Chassenon de 28 à 30,5 km, or la distance curvimétrique est de 54,5 km. Présumant une erreur de copiste, modifions les XII Lg en XXII Lg. Ce nombre convient parfaitement et permet de compléter un tableau corrigé.
L'hypothèse
de Saint-Cybardeaux, les Bouchauds, ne peut être retenue en raison de
la distance avec Chassenon (65 km environ), totalement incompatible avec les
autre données.