Le tracé bleu matérialise l'incroyable complexité des évolutions de l'avion lors d'une prospection archéologique aérienne !
Le GPS enregistre à chaque seconde la position de l'avion.
Au retour de mission, un logiciel spécialisé permet de reporter les points et
la trace sur une carte, avec l'échelle appropriée. Cette carte est
particulièrement intéressante par les informations qu'elle recèle. Ce jour-là,
le prospecteur effectuait des recherches dans le sud de son terrain de départ
(Pons 17) vers Jonzac et tout le réseau hydrographique d'une petite rivière, la
Seugne. Ce sont les flancs des vallées qui sont particulièrement propices à
l'établissement des camps néolithiques recherchés. Dès qu'un indice est
soupçonné, le prospecteur effectue un virage à 360°, afin de ne négliger aucun
angle potentiellement révélateur. C'est l'enchaînement de tous ces virages qui
constitue cette trajectoire apparemment incohérente !
Je
me souviens de ce contrôleur radar de la base militaire de Cognac, qui
intrigué par ces évolutions, me demandait "Mais enfin Fox-XXXX, quelles
sont vos intentions ? Avez-vous des problèmes ?" Un "Non, non, tout va
bien, en mission photo sur..." suffit à le rassurer.
La prospection
aérienne implique, lors de la découverte d'indices favorables
à l'existence d'un site archéologique, que des photographies
soient prises. Pour en faciliter l'identification ultérieure, on
enregistre au magnétophone les références exactes
des images "film numéro xxxxxx, vues 24 à 28", ainsi que
des éléments précis de localisation. "3 ou 4 Km dans
le sud de Niort" ne suffisent pas.
On peut admettre "Carte IGN 1432, croisement
de la D 129 et de la D 730, vers les Km Lambert 355 et 2066. Mais pour
cela, il faut savoir où l'on est ! Les praticiens me comprendront.
L'image ci-dessus montre qu'une prospection aérienne se fait rarement en ligne droite, en suivant
un plan défini (sauf peut-être lors de l'étude des
voies antiques). Le plus souvent, c'est la nature du sol, des cultures
et de la végétation qui commandera : on recherche toujours
les zones de visibilité maximales des indices. C'est ainsi que,
partis pour explorer le réseau hydrographique et les vallées
de telle rivière, on se retrouve à "labourer" de grandes
plaines ouvertes, des "champagnes", tout simplement "parce que c'est fructueux et que les résultats sont favorables.
Mais il y a déjà une ou plusieurs heures écoulées
depuis le départ et le prospecteur n'a pas suivi ses évolutions
avec toute l'attention désirable : il est perdu !
Qu'a cela ne tienne, en
prospecteur moderne, vous avez vôtre GPS et vous jonglez avec ! Ce sera
tellement simple, pour la partie localisation du message magnétophone,
d'appuyer sur la touche "Autostore" du GPS au moment du passage sur le
site et d'annoncer "Point 324, photo N° xxx". De retour au bureau, le
GPS restituera les coordonnées géographiques du site, sur simple appel
de son numéro.
En ce qui concerne les coordonnées Lambert, pour aider, voici un programme de
conversion des coordonnées géographiques en Lambert et vice-versa,
dû à M. Antoine Elinik.