Les histoires de Jacques -15-
Des
chutes Victoria au Cap de Bonne Espérance...
Le Zimbabwe, le Zambèze et ses
chutes Victoria !
Au
cours de
certains voyages professionnels il m'est arrivé de faire un stop-over et de passer ainsi 24
heures dans une ville nouvelle. En route vers l'Afrique du Sud, je me
suis ainsi arrêté en
Rhodésie, (qui maintenant est devenue le Zimbabwe) à
Salisbury, la capitale. Visite obligatoire au Museum d'Histoire
naturelle, où se trouve l'exemplaire original du Cœlacanthe.
J'ai ensuite pris un avion-taxi en direction de
Victoria-Falls, village et complexe hôtelier des chutes du Zambèze.
"Dr Livingstone, I presume" disait
sir
John Stanley,
lors de leur rencontre historique,
juste à cet endroit.
Le Victoria-falls hôtel était somptueux et son petit déjeuner, le
premier matin, sur la terrasse ombragée , vraiment
impressionnant. Des babouins chapardeurs venaient quémander quelques
gâteries, il faisait très doux et les senteurs et bruits de la brousse
proche parvenaient jusqu'à nous.
Le
baobab de service sert de support aux immortels graffitis des
touristes...
Mais le véritable spectacle était celui de la nature. On ne voyait pas les chutes, on entendait seulement le grondement, le tremblement de terre qu'elles généraient, et surtout, dans le ciel bleu, au-dessus de la cîme des arbres s'étalait le fantastique panache de vapeur d'eau, vite transformé en nuages...
On reste un stupéfait devant la
puissance
de ce phénomène naturel dont le grondement
s'entend
à plus de 40 kilomètres..Les indigènes l'ont appelé "Mozi wa tunya", la
"fumée qui gronde", ce qui
est parfaitement justifié ! Au fond se devine le pont
international reliant le Zimbabwe à la Gambie.
Mais ces cataractes sont tellement grandes (1100 mètres de front de chute et 110 mètre de hauteur...) qu'il est difficile d'en percevoir l'ampleur totale. On manque de recul ! Et elles sont tellement abrupte que si l'on fait quelques pas en arrière, on en perd intantanément la vision. Et elles sont si profondes que le fond n'en est que bien rarement aperçu, tout le temps masqué par les tourbillons de vapeur. Les indigènes l'appellent d'ailleurs "le chaudron du diable". Même la photographie d'ensemble est quasi impossible.
Un
petit tour en
avion de tourisme paraissait s'imposer si je voulais ramener une image
générale du site. Hélas, même en choisissant la meilleure orientation
possible,
on
ne réussissait pas à voir la totalité des cataractes. Plus d'un
kilomètre de
large et cette sacrée vapeur d'eau ! Mille locomotives n'auraient pu
faire mieux !
Même d'avion, on ne réussit pas à saisir
toute l'ampleur
fantastique du front de chute du Zambèze.
Sortant du "Chaudron du diable", on en voit à peine une moitié se
concentrer dans l'étroit canyon.
Mais
les
chutes... Où sont les chutes ? Ah, il faut marcher un peu ? Il est
alors prudent de se livrer à
un petit cérémonial, aidés par le personnel : révêtir les
traditionnels et indispensables imperméables (au chic très anglais),
afin de faire une petite marche traversant la
forêt mouillée, la Rain Forest, et d'accéder enfin aux bords escarpés
et sauvages des chutes !
Petit
avertissement rencontré au détour du
sentier, dans la Rain Forest. Rassurant, non ?
Approche
du terrain de
Johannesbourg. Survol des faubourgs à basse
altitude montrant les terrils résiduels de l'exploitation des mines
d'or.
La grande tour des télécommunications de
Johannesburg.
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La pointe exrême sud
de
l'Afrique fut
découverte par les Européens il y a plus de cinq siècle (1488)
par un grand navigateur portugais, Bartholomée Diaz. Mais
il y a trois
siècles que des hollandais colonisèrent vraiment le pays. La découverte
de l'or, dans le Witwatersrand, en 1886, provoqua une
"ruée vers l'or", une explosion démographique, aboutissant à la
création d'un camp de mineurs qui devint la ville la plus importante du
pays : Johannesburg.
C'est donc un pays sans
histoire ancienne et les témoignages de siècles récents sont conservés
avec une grande attention et une grande ferveur. Ce sont leurs seuls
témoignages de leur passé ! Des chaînes montagneuses (le Drakensberg)
de plus de 3000
mètres, des déserts, des steppes et des savanes, des forêts et des
plaines agricoles. La diversité est extrême. Il existe même un vignoble
de classe internationale, implanté par des protestants
français, réfugiés après la réforme de l'Edit de Nantes, dans la région
du Cap, vers la Hex River ou plus à l'Est, vers Stellenbosh ou au
village de Frenchoek avec
ses chais réputés et son Bastille Wine Festival !
Pour
ma part, je conserve le souvenir ému de certaines bouteilles de "Fleur
du Cap", de "Château Libertas" ou de "Nederburg-Cabernet", voire un
"Lanzerac rosé", de grandes années !
Blottie
sous Table
Mountain, (la montagne de la Table dont l'aspect tabulaire est
évident), la ville de
Cape Town, capitale de la province du Cap, déploie ses quartiers tout
au long de la frange côtière.
Climat de type méditerranéen. La végétation exubérante est tropicale et
cela évoque beaucoup Nice !
Capetown. Le Strand. "Votre taxi est là, Monsieur...", remarquez sa
pancarte, du temps de l'aparteid !
Capetown
est une ville très agréable, avec son petit coté niçois et ses
palmiers. Grosse activité économique, bien évidemment liée à son
activité portuaire. C'est en effet l'un des plus grands ports du sud de
l'Afrique. Un réseau autoroutier important, D-F Malan, son aéroport
international et un bon réseau ferré en font une grande métropole
provinciale. Une anecdote concernant le train : nous connaisons tous
l'Orient Express, au moins par la littérature qu'il a généré ! Eh bien
les Sud-Africains ont le leur ! Il ont le mythique Train Bleu, reliant
d'une traite Johannesburg à Capetown en... 26 heures ! Un confort
extraordinaire, dîner en smoking. Ce n'est pas un train fait pour se
déplacer rapidement, mais plutôt pour accéder à un monde à part, un
monde de rêve, avec la traversée du Kalahari, la nuit sous la lune,
hors du temps, sans contraintes. Non, je n'ai pas pu le prendre :
les contraintes de temps, justement...
Le Kirstenbosch
garden, à
quelques pas de Capetown, étage ses trésors botaniques sur les flancs
de Table Mountain.
Toute la végétation est différente de celle de
l'hémisphère
Nord. Les Proteas, fleurs emblématiques de l'Afrique du Sud.
Il existe une immense
variété de tailles et de formes chez les Proteas, puisque cela peut
aller depuis la plante
de bordure jusqu'à l'arbre de plusieurs mètres ! Mais elles ont toutes
une caractéristique commune : celle d'être
très belles. Elles ont également un grand pouvoir attractif sur les
insectes qui deviennent des clients assidus.
Visiteurs de
l'Afrique et
du Cape of Good Hope, à la pointe extrême du continent, fermez vos
glaces...
Nos amis les babouins sont là ! Attentifs, ingénieux et voleurs,
si vous leur laissez la moindre chance
de pénétrer dans votre voiture, même en roulant, vous êtes perdus
! Ils détruiront et chaparderont tout !
Au détour d'un
chemin, des
autruches et des antilopes... En totale liberté ! Cela peut surprendre,
mais pourquoi pas !
Le Cap, amoncellement
insolite de rochers : une surprenante statue de félin sur fond de côte
montagneuse !
Toujours dans la
région du
Cap, port de Simonstown, but ultime de mon voyage.
J'étais chargé par ma Compagnie de mettre en oeuvre l'équipement en
radars
modernes des frégates de la South-African Navy, en cours de
rénovation à
l'Arsenal naval de Simonstown. Mais là, chut ! Discrétion oblige
!
Nous quittons Simonstown
pour un
exercice de navigation dans l'océan Indien.
La cote s'estompe progressivement dans le
lointain et
c'est avec un peu de regret et
de
nostalgie
que nous laissons le Cap de Bonne Espérance, le sud d'un continent : l'
AFRIQUE !