Dans son ouvrage de 1997, son opinion se modifie et il précise p 64) : "L'hypothèse, avancée par T. Pistollet de Saint-Fergeux (1852), concernant l'existence de deux modules de cette dernière (lieue "gauloise" -valeur de l'ordre de 2415 m - et lieue "romaine" -2208 à 2220 m) n'est plus retenue aujourd'hui, ce qui n'exclut pas, à notre avis, qu'il y ait eu des variantes de la lieue, comme dans l'ancienne France".

      A l'origine de toutes ces mesures se trouvent des grandeurs physiques, en rapport direct avec la physiologie humaine : le pied et la coudée. Les autres mesures en découlent presque toujours. Les mesures romaines dérivaient pratiquement des mesures grecques équivalentes antérieures.

Tout ceci est exact, à condition que la valeur de l'unité de départ, le pied, reste constante…

      La détermination de la valeur du pied gaulois a souvent été faite à partir de relevés monumentaux. Les résultats, obtenus à partir de sources différentes et relatifs à des peuples gaulois différents, expliquent la disparité des valeurs (320 à 332 mm). La lieue gauloise avait le même rapport avec le pied que la lieue romanisée, soit 7500 pieds. Chez les Tongres, un pied de 332 mm représentait des lieues de 2490 mètres . De même, Grenier cite un pied de 0,3192 m (qui correspondrait à une lieue de 2394 mètres).

      Une mesure récente, mais antérieure au système métrique, est la toise de Paris = 1,949 mètre . Il y a 6 pieds par toise, d'où 1 pied de Paris (ou pied de Roy) = 0,3248m. Si nous calculons une lieue, à partir de ce pied de Paris, avec le même rapport que pour le pied gaulois, nous obtenons : 1 lieue = 0,3248333 x 7500 = 2436 m. C'est l'une des valeurs de la lieue gauloise la plus fréquemment rencontrée. On peut donc raisonnablement supposer que le pied de Paris n'est que la continuation d'un pied gaulois qui aurait perduré jusqu'à l'époque moderne.

      Cette grande lieue présente des valeurs diverses (lieues de 2410, 2415, 2436 2440 ou 2490m, etc.) dont les fluctuations (de l'ordre de 2%) restent bien en deçà des erreurs systématiques dues aux arrondis.